KAYA ✘ I'm a nice bear

Mon boulot, sage femme, était le boulot le plus cool du monde. J'avais l'occasion de rencontrer des femmes - et plus rarement des couples - de tous horizons, de mettre des bébés au monde et de voir tout ce petit monde débuter une nouvelle vie. Oui... J'adorais mon travail et cela même si je réalisais petit à petit que je risquais de ne jamais connaitre les joies de la paternité. Peut être que je ne serais jamais papa, mais ça ne m'empêcherait pas d'aimer ce que je faisais et d'être aux petits soins pour mes patientes.
Aujourd'hui je n'étais pas en salle de naissance, je devais m'occuper des consultations. Ce n'était pas la partie la plus palpitante de mon boulot, mais je rencontrais des femmes à différents stades de leurs grossesses, différentes pathologies et même si la journée était rébarbative, on ne s'ennuyait pas tant que ça. Depuis que la journée avait commencé, j'avais vu trois femmes et j'avais pris du retard. Heureusement pour moi la quatrième ne s'était pas présentée et j'avais pu rattraper mon retard et passer à ma dernière patiente de la matinée à l'heure. Il n'était pas rare de me voir avaler mon repas en moins de cinq minutes car j'étais incapable d'expédier les consultations au rythme que l'hôpital l'imposait, j'aimais prendre mon temps avec mes mamans. Aujourd'hui, j'avais pu manger tranquillement mon lunch avant de retourner au travail, mais j'étais loin de m'imaginer ce qui m'attendait.

❝ Kaya Grimes. ❞ Appelais-je dans la salle d'attente où se trouvait une vingtaine de personnes. Mon regard ne savait pas où se poser jusqu'à ce qu'une brunette assez frêle ne se lève de son siège. A première vue elle paraissait en être au début de sa grossesse, mais son visage fermé n'annonçait rien de bon. Une maman malheureuse c'était toujours un bébé malheureux. ❝ Je suis Zoran, je vous laisse entrer. ❞ Dis-je en la laissant entrer dans la salle de consultation devant moi pour que je puisse refermer la porte derrière nous. Avant de commencer quoi que se soit, je lui demanda si ça la gênait que se soit un homme qui s'occupe d'elle et après avoir eu sa réponse je m'installa derrière le bureau. J'avais comme une boule au ventre, ça m'arrivait parfois avec certaines patientes qui se présentaient à moi avec un regard triste. J'étais sensible sous tous mes muscles. ❝ Est ce que tout va bien ? ❞ Physiquement, moralement, la question été ouverte et ce n'était pas pour rien.