baby on board (melvyn&kaya)

Deux mois. Déjà deux mois que Zach était mort et je n'arrivais toujours pas à me faire à l'idée de l'avoir perdu. J'étais dévastée, la plupart du temps en train de me noyer dans l'alcool et ce soir, j'avais eu le dérapage de trop. Il avait fallu que je le croise pour craquer. Un rail de coke, quelques vodka, il ne me fallait rien de plus pour faire un mauvais mélange. Mon samedi soir qui devait être basé sous le signe de l'oubli avait été basé sous le signe des nausées et des mots de coeur. J'étais mal, vraiment mal et après une soirée de torture j'avais décidé de prendre mon courage à deux mains pour me rendre aux urgences. Je me disais que ce n'était rien, un lavage d'estomac et tout redeviendrait comme avant. J'avais tort. Le medecin en charge de mon cas m'avait fait passer plusieurs examens, je ne serais pas vous dire lesquels puisque même quand il m'a demandé la dernière date de mes règles, j'étais incapable de lui répondre. Il devait me prendre pour une pauvre fille et il avait surement raison. Quoiqu'il en soit, j'avais apprécier que ma visite à l'hôpital ne finisse pas à la une d'un blog new-yorkais comme la dernière fois quand je m'étais cassée le poignet. Je dois avouer que ce petit tour par les urgences avaient eu le don de me calmer, au moins le temps d'avoir les résultats de mes examens. Heureusement, parce que sans cette pause, je n'aurais probablement jamais entendu sonner mon téléphone aussi tôt ce matin. Après quelques minutes de discussion, le medecin au bout du fil me demandait si je pouvais passer le voir et nous convenions d'un rendez-vous assez rapidement. J'arrivais à l'hôpital une petite demie-heure plus tard, je sentais une boule de stress dans mon estomac. Si il ne m'avait rien dit au téléphone c'était surement mauvais signe. Après avoir signalé mon arrivée à l'accueil, je patientais sur une chaise dans la salle d'attente.

Encore un réveil qui annonçait une dure journée de travail mais l’avantage, c’est que tu en avais terminé avec les nuits de garde. Autant, cela pouvait bien payer, autant c’était épuisant. Tu avais l’impression de voir le double de personnes que le jour et tous types de cas en plus. Alors que tu finissais de te préparer, une petite tête blonde surgit de nulle part et te fit sourire. Maxine. Un vrai petit diable mais c’était le portrait de sa mère. Tu pouvais tout lui céder et nul doute que tu serais sans doute perdu si tu ne l’avais pas dans ta vie. C’était ta bouée de secours, celle qui t’empêchais de trop couler. Tu lui passas une main dans les cheveux avant de lui servir son petit déjeuner, tu devais le conduire à l’école avant de commencer le boulot. Et il était hors de question que vous soyez en retard. Tu le grondas légèrement lorsque tu remarquas qu’il était plus en train de jouer avec ses céréales que de les manger. Mais finalement, tout se passa très bien, un quart d’heures plus tard, vous étiez dans la voiture et tu le déposas devant son école. Un petit rire s’échappa de tes lèvres quand tu le vis entrer fier comme un paon dans la cour. Il n’était pas croyable celui-là. Puis, tu pris enfin la direction de ton boulot, l’hôpital. Te garant sur le parking réservé aux médecins, tu allas saluer les différentes personnes que tu connaissais sur ton chemin avant d’enfiler cette fameuse blouse blanche. Dans ton bureau, tu regardas en vitesse les différents dossiers, essayant de te souvenir quel malade précis, tu avais affaire. L’heure tourna et les malades s'enchaînèrent. « Madame Grimes ? » dis-tu une fois dans la salle d’accueil, tes yeux parcourant la salle d’attente. Tu faisais de ton mieux pour mettre à chaque fois un nom sur un visage surtout que tu l’avais vu, il n’y a pas si longtemps. Tu lui souris lorsqu’elle fut près de toi et lui serra la main avant de la conduire dans ton cabinet. « Installez-vous, je vous prie. » Professionnalisme toujours.

Cet appel m'avait stressé, j'avais envie de courir, de crier, de me défouler et tout ce surplus d'énergie était concentré dans mon pied. Assise les jambes croisés, je gigotais tout en guettant l'arrivée d'une tête connue. Mes yeux naviguaient entre la porte et l'horloge où les minutes me semblaient être des heures. Je fus sortie de mon supplice en entendant mon nom. Je le reconnu de suite, c'était lui. Le medecin qui s'était occupé de moi il y a quelques jours, après que mon corps est décidé de me rendre malade. J'étais parfaitement consciente que j'avais fait une bêtise, une de plus. Mélanger l'alcool et les médicaments, c'était fortement déconseillés alors avec de la coque .. Le mélange pouvait surement être bien pire que ce que j'avais subi. Malheureusement, sur le coup, je n'avais pas réfléchi à tout cela, je savais seulement que l'alcool permettait d'oublier les choses. La coque aussi, alors je m'étais dis que mélanger les deux seraient très bien pour une amnésie, le temps d'une nuit. « Bonjour » Je serrais sa main avant de suivre le medecin jusqu'à un bureau. Suivant son ordre, je m'assois sur le fauteuil, le même que la dernière fois. Enfin, je crois, il faut avouer que tout les bureaux de médecins se ressemblent. Mes jambes se balançaient légèrement dans le vide sans trop que j'en ai conscience. Je regardais le sol avant de prendre une profonde inspiration et de le regarder. « Si je suis là, c'est que vous avez mes résultats, je me trompe ? » J'étais stressé, je voulais que la boule dans mon estomac disparaisse, mais la réalité c'était qu'elle grossissait à vue d'oeil. Je l'a sentais, elle me nouait l'estomac et me donnait envie de vomir à certains moments. J'étais mal, très mal, peut-être même un peu blanche. Je voulais que le medecin mette fin à mes souffrances en me disant ce que j'avais. Je voulais qu'il me dise que je n'avais rien. Tout en étant consciente que si je n'avais rien, je ne serais pas là. La secrétaire me l'aurait simplement dit au téléphone.

Tu souris en voyant ta patiente arriver vers toi et te serrer la main. Tu appréhendais toujours de révéler les résultats qu’ils sont bons ou mauvais parce qu’à chaque fois, tu ne pouvais t’empêcher de te demander comment allait réagir la personne. Même si dans le cas de cette demoiselle, c’était une bonne nouvelle pour toi, rien n’annonçait que pour elle s’était voulu. Tu ne pouvais guère t’empêcher de repenser au jour où toi-même, tu avais appris que tu allais devenir père. Sans doute le plus beau jour de ton existence après ton mariage bien entendu. Qui aurait cru que le bonheur prendrait aussi vite fin. Mais ce n’était pas le bon moment pour ressasser les vieux souvenirs. La nuit, tu pouvais te le permettre. Tu te passas une main dans les cheveux alors que tu lui fis signe de s’assoir avant de prendre place en face d’elle sur ta chaise. Un sourire apparut sur tes lèvres à sa question et tu secouas la tête. « C’est exact, j’ai reçu vos analyses hier et je peux déjà vous rassurer, vous n’avez rien de grave. Vous vous portez très bien. » dis-tu avec un sourire encourageant. Au moins, se savoir en bonne santé était une bonne chose non ? Néanmoins, vu l’état, tu l’avais vu la dernière fois, tu ne pus t’empêcher de laisser apparaître un visage sérieux afin de continuer tes paroles. « Cependant, je dois vous informer que vos analyses ont révélé quelque chose. Je ne sais pas si vous vous en souvenez mais je vous avais posé une question la dernière fois… Et j’ai les résultats ici. » Tu posas une main sur une feuille sur ton bureau puis avec un sourire, tu finis par annoncer. « Vous êtes enceinte Madame Grimes… » Tu arrêtas de parler, la regardant droit dans les yeux afin d’observer sa réaction. Es ce qu’elle allait vouloir le garder ou bien le contraire ? Tu ne pouvais que te questionner. Tu préféras garder le silence un petit moment, espérant qu’elle ne craque pas ou pire qu’elle parte en courant comme une furie. C’était déjà arrivé.