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Sujet: Somebody that I used to know (ft Tomas) Jeu 16 Juin - 20:08
Somebody that I used to know
Aujourd’hui, c’est de la folie. Les patients arrivent les uns après les autres sans arrêt, sans répit. Ils se succèdent à la chaîne comme une véritable usine en marche. Tu ne te rends pas compte des heures qui passent tellement le rythme est effréné. Lorsque la nuit tombe doucement sur New-York, tu prends conscience de l'ampleur du travail effectué tout au long de la journée. Et d'un coup, la fatigue pèse sur tes épaules comme une massue dans tes mains. Tu sens tes articulations tirailler par l'épuisement. Les courbatures annoncent la fin de ton service en approche. Néanmoins, il te reste encore du boulot à effectuer afin de pouvoir partir l'esprit tranquille. Tu as besoin de tout boucler avant l'arrivée de la relève. C'est pourquoi tu t'actives dans un ultime effort, consciente que le périple s'achève bientôt. Tu retournes à l’accueil pour chercher les dossiers de tes patients dont tu dois vérifier les constantes une dernière fois. Tu salues brièvement ta collègue, n'ayant le temps de t'affaler sur une chaise à ses côtés pour papoter quelques minutes.
Perdue dans tes pensées, tu ne remarques pas tout de suite la silhouette qui se tient à quelques mètres de là. Au point de t'effrayer lorsqu'une voix familière te ramène sur terre. Putain Tomas ! Tu m'as fait peur... La surprise se lit sur ton visage, tu ne t'attendais absolument pas à le voir ici ce soir. D'habitude, il te rend visite à ton appartement et non sur ton lieu de travail. Alors instantanément tu supposes le pire, inquiète qu'il ne soit arrivé quelque chose de grave, à lui ou à l'un de ses proches. Au fond, tu ne peux t'empêcher de t'en préoccuper. Qu'est-ce que tu fais ici ? Tout va bien ? Y'a un problème ? Il vaut mieux que ce soit le cas parce que tu n'as ni le temps ni l'énergie ni l'envie de papoter à cet instant. Tu veux simplement rentrer pour t'endormir sur ton canapé, enroulé dans ton plaid. Néanmoins, tu dois admettre que le voir te fait du bien. Comme une bouffée d'air frais. Comme une caresse nocturne. C'est qu'il te manque de plus en plus et que son absence devient difficile à gérer.
Mais est-ce que son retour dans ta vie ne serait pas plus dur ? C'est la question qui t'obsède. Le choix que tu ne parviens à faire. La décision qu'il te reste à prendre. A moins qu'il ne le fasse pour vous deux. A moins qu'il décide de te laisser partir, d'abandonner la lutte, de déposer les armes. Tu ne penses pas qu'il en soit capable, consciente que sa maladie l'en empêche probablement. Et tu t'en veux, de l'obliger à subir cette situation délicate. De le rendre prisonnier de ton attente. Tu aimerais que les choses soient différentes sauf que c'est impossible. Un problème grave j'entends ? La précision te semble nécessaire pour quelqu'un qui vérifie 18 fois que la porte soit bien verrouillée. Sait-on jamais si les 17 fois précédentes la serrure n'a pas tenu le coup. Même si tu ne le montres pas, tu es touchée qu'il soit là. Tu supposes que la distance entre vous est la raison de sa venue. C'est probablement plus dur à vivre pour lui que pour toi. Parce que tu es capable de faire preuve d'un véritable détachement. Néanmoins, tu as besoin de l'entendre dire qu'il ne court aucun danger. Aucun, si ce n'est celui d'un coeur brisé.
(c) AMIANTE
Tomas Marsh
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Sujet: Re: Somebody that I used to know (ft Tomas) Sam 18 Juin - 23:18
SOMEBODY THAT I USED TO KNOW
Tomas errait dans les rues de New York sans but précis. Il était sorti s’aérer l’esprit, bloqué devant un fichu article. Il l’avait recommencé une bonne dizaine de fois, simplement parce que les mots qu’il utilisait ne lui semblait pas assez parfait à ses yeux. Toujours ce putain de besoin de perfection pour lui retirer le doute constant dans son esprit. Il marchait, les yeux fixés au sol. Il regardait les blocs de pierre qui formaient le trottoir et cherchait leur limite pour pouvoir les enjamber au mieux. Ne pas toucher les lignes. Il le faisait depuis toujours, il ne pouvait pas s’en empêcher. Et là il releva les yeux. Il était devant un hôpital. Pas n’importe quel hôpital. Celui où Poppy travaillait. Il ne s’était même pas rendu compte. Ou alors son esprit lui avait encore joué l’un de ses nombreux tours. Il resta plusieurs minutes à fixer le bâtiment avec une seule question qui tournait dans sa tête : j’y vais ou j’y vais pas. J’y vais ou j’y vais pas. J’y vais ou j’y vais pas. Encore et encore. Au bout d’un moment, il prit une grande inspiration et fit les quelques pas qui l’éloignaient de l’accueil des urgences. Tomas n’avait jamais aimé les hôpitaux, qui le mettaient mal à l’aise. Il restait en retrait, regardant la foule s’agiter autour de lui. Des médecins au visage usé par le travail. Des infirmières qui arrivaient à garder le sourire. Et des patients. Beaucoup de patients. Les pleurs d’un enfant. Un homme qui attendait avec une poche de glace sur la tête. Une femme allongée sur un brancard. Tomas en était encore plus persuadé, il n’aimait pas cet endroit. C’était la raison pour laquelle il n’était jamais venu rendre visite à Poppy sur son lieu de travail. Cela le mettait trop mal à l’aise d’être ici. Et puis, quand elle était à l’hôpital, elle avait d’autres chats à fouetter. Mais son subconscient l’avait attiré ici, pour une raison précise. Il fallait qu’il la voit. Parce qu’elle n’avait pas quitté ses pensées depuis qu’elle était partie. Parce que dès qu’il fermait les yeux, il ne voyait qu’elle dans les moindre détails. Parce qu’il voulait comprendre. Parce que lui n’arrivait pas à prendre ses distances comme elle l’avait fait. Il voulait se battre, mais ne savait pas comment. Et c’est là qu’il l’aperçu, plongée dans ses pensée. A chaque fois qu’il la voyait, il ressentait toujours la même chose que la première fois. Poppy, elle était toujours rayonnante. Une beauté discrète qui lui coupait le souffle à chaquefois. Elle avait toujours ce quelque chose qui la rendait si spéciale et si parfaite à ses yeux. Et rien que de la voir sembla l’apaiser et il ne put s’empêcher de l’approcher. « Poppy ! ». Il s’apprêtait à mettre sa main sur son épaule mais se retint. « Putain Tomas ! Tu m'as fait peur... ». La surprise qu’il pouvait lire sur son visage lui mit le doute. Elle n’avait pas envie de le voir ici. Cette simple idée creusa son chemin dans ses pensées au point de devenir l’unique chose présente dans son esprit. «Qu'est-ce que tu fais ici ? Tout va bien ? Y'a un problème ? ». Elle ne put s’empêcher d’ajouter après « Un problème grave j'entends ? ». Bien sûr qu’il y avait un problème grave. Parce que c’était comme ça qu’il vivait l’absence de Poppy. Parce que depuis qu’elle était partie, plus rien n’était pareil. Parce que sa vie sans elle était chamboulée. Bousculé dans ses rituels si bien organisés que sa maladie lui imposait, au point d’avoir parfois l’impression de perdre la raison. « Non. Non rien de grave. Enfin, pas grave comme tu l’entends, c’est ce que je veux dire. Je … Je … Je ne sais même pas comment j’ai fait pour atterrir ici à vrai dire. Je ne savais même pas que tu travaillais aujourd’hui et … et … et faut croire que tu me manques putain. ». Et il aurait pu encore continuer des heures, parce que Tomas était un vrai moulin à paroles. Et pendant qu’il parlait, il n’arrivait pas à contrôler ses mains, répétant toujours les mêmes mouvements mécaniquement. Un comportement pareil, il ne l’avait pas eu depuis l’adolescence.